Hommage à Pascale Segard

Le Mouvement des Focolari, profondément enraciné dans l’Évangile, invite à accueillir chaque parole de Jésus comme une lumière pour le quotidien et à faire de l’amour réciproque le cœur de toute relation. Né en 1943 du désir de bâtir l’unité entre les personnes et les peuples, il propose une spiritualité simple et exigeante, fondée sur une fraternité concrète. C’est dans cette lumière que Pascale a trouvé la source de son engagement et le sens profond de sa vie.

Aujourd’hui présent dans de nombreux pays, le Mouvement œuvre pour l’éducation à la paix, le dialogue entre les cultures, la solidarité, et porte notamment le projet de l’Économie de Communion, qui cherche à mettre l’économie au service de l’humain. Il rassemble un vaste réseau d’hommes et de femmes engagés à construire l’unité là où ils vivent.
Pascale a eu la grâce de rencontrer Marthe Robin, qui l’a orientée vers les Focolari autour de 1967. Ce fut pour elle une étape décisive : elle s’est sentie appelée à devenir « Volontaire de Dieu », une vocation alors naissante dans l’Église, faite de simplicité, de disponibilité et d’un engagement intérieur profond. Elle s’est nourrie de cette spiritualité de l’unité, avançant avec d’autres pour se laisser transformer et devenir, là où elle vivait, une présence discrète mais réelle de l’amour de Dieu.
Elle était fidèle aux réunions de « noyaux », où se vivait une communion fraternelle profonde — une expérience vivante de la parole de l’Évangile : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mt 18,20). Dernièrement encore, elle nous confiait : « Votre unité qui m’est si précieuse… »

Pascale était une femme douce, souriante, attentive à chacun. Son écoute apaisante, sa présence discrète et bienveillante faisaient beaucoup de bien. Très ouverte au dialogue, elle s’intéressait à l’interreligieux, à la diversité des peuples, à tout ce qui touche l’humanité. Attachée à la vie de la Maison de retraite Saint-Maur, elle participait à la messe en semaine, au chapelet puis à un groupe du Rosaire.  Son engagement se traduisait aussi en actes concrets. Elle tenait beaucoup à son action au sein de l’ACAT – Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture. Combien de lettres a-t- elle écrites pour soutenir ceux qui souffrent, défendre la dignité humaine et faire reculer l’injustice !
Elle participait également au jumelage entre la paroisse Bonne-Nouvelle de Marcq et celle de la Sainte-Famille de Ramallah, attentive aux liens fraternels et à la paix au Proche- Orient. 
Sa générosité, elle aussi, était remarquable : toujours attentive aux besoin des autres, avec grande simplicité sans faire de bruit. Un de nous se souvient qu’en 1971, elle n’hésita pas à prêter sa voiture à des jeunes du Mouvement pour qu’ils puissent participer à une grande rencontre d’été à Dijon — un geste de confiance qui lui ressemblait tant.
Toujours désireuse d’apprendre, elle rejoignait avec joie les activités proposées aux retraités par l’association Poursuivre, où elle trouvait un lieu d’échanges et de réflexion. Les dominicains étaient aussi pour elle un lieu précieux : elle y venait souvent en semaine pour participer à la messe, l’Eucharistie était essentiel pour elle.
La parole d’Évangile « Car là où sera ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6,21) a façonné toute sa vie. Elle y puisait direction, paix intérieure et espérance.
Dix jours avant son départ, j’ai eu la joie de lui parler au téléphone. Fidèle à elle-même, elle voulait savoir ce que vivait actuellement le Mouvement au niveau international. Elle s’est réjouie d’apprendre que le pape Léon XIV avait participé à un colloque sur l’écologie au Centre des Focolari à Castel Gandolfo. Sa joie pour l’Église et pour le monde est restée vive jusqu’au bout.

Aujourd’hui, en évoquant son chemin, nous rendons grâce pour tout ce qu’elle a semé, porté, offert.